mardi 26 août 2008

le Supra

Je viens de me rendre compte que je n’ai posté aucun article sur ce qui a occupé une bonne partie de mon temps en Géorgie : les repas !
Et pourtant c’est quelque chose de très particulier, plein de traditions, et qui ne se prend pas à la légère (dans tous les sens du terme) .
Ce serait vraiment faire insulte aux géorgiens que d’évoquer leur pays sans mettre un point d’honneur à décrire le déroulement d’un « supra », traduire « festin », et qui est bien autre chose que l’apaisement de nos bas besoins de mortels.

Tous les plats sont apportés en même temps sur la table : fromages, viandes, poissons, fruits, gâteaux…. Autour de la table : les hommes et les invités (les femmes servent et rejoignent éventuellement les convives à la fin du repas).


L’homme qui reçoit est appelé « Tamada », c’est à lui qu’incombe la tâche de prononcer les nombreux toastes qui ponctuent le repas.
Lors d’un bon supra il faut compter pas moins d’une quinzaine de toates, il faut dire que les invités ne sont autorisés à boire que lorsque le tamada fait un toaste, mais pas d’inquiétude à ce sujet, on n'a pas le temps d’avoir soif et les verres sont toujours miraculeusement plein à raz bord de vin géorgien.

Les toastes prononcés par le Tamada sont toujours des moments très philosophiques qui peuvent durer de 3 à 7 min.


« A la beauté de la Géorgie, gaumardjos, à la beauté des géorgiennes, gaumardjos, pour ceux qui ont été, sont et seront, gaumardjos, à tous les chemins qui ponctuerons nos vies (incluant la sécurité sur la route du retour…), gaumardjos, à l’amitié, à l’amour, à la vie, gaumardjos ! A la paix, à l’amitié entre les peuples gaumardjos…."

Bref un bon Tamada n’est jamais en manque d’inspiration, les verres et les plats sont à peine entamés qu’ils sont remplis de nouveau, si bien qu’on a aucune idée des quantités avalées et lorsqu’on quitte la table, elle est aussi pleine qu’à notre arrivée. N’essayez jamais de finir tout ce qu’il y a sur la table !


Concernant le vin c’est plus qu’une tradition en Géorgie, ce pays est même considéré comme le lieux de naissance du vin, « birth place of wine » comme l’aiment à le rappeler les géorgiens. C’est ici qu’on a retrouvé les plus anciennes traces de viticulture et vinification, le vin est présent partout à commencer par les vignes qui grimpent sur toutes les maison et forment des « toits de végétation » sur les balcons. Il existe pas loin de 400 cépages différents ( pour une population de 4,6 millions d’habitants).

Par contre il ne faut pas s’étonner de ne trouver aucun vin en bouteille dans les petits magasins d’alimentation, chacun produit son propre vin et pour pouvoir s’en procurer, il vous suffit taper aux portes, votre bouteille de Coca vide à la main (désolée pour les puristes) et vous demandez s’il serait possible d’avoir quelques litres de « rvino » produit par la famille.

Enfin une mention spéciale pour les brochettes de bœuf ou « shashlik » qui sont absolument délicieuses et ponctuent tout bon supra. Rien à voir avec nos ridicules brochettes de barbeuk du dimanche, ici la broche fait la taille de l’avant bras et les morceaux de viande sont gros comme la moitié d’un poing ! Primitif, mais délicieux.

PS : comment le géorgien fait-il bouger les nombreuses vaches qui lui barrent la route quand il se déplace en voiture ? Il crie : « Shashlik ». Véridique !

Ce qui me permet d’ailleurs de faire une petite transition sur la conduite des géorgiens, qui est une vrai calamité. Jamais ils ne s’arrêteront pour laisser passer piéton, quand on veut traverser la route, mieux vaut être une vache, au moins ils essayent de les éviter quand elles sont sur leur passage ( quoique Kurt m’a dit avoir plusieur fois eu l’occasion de croiser une « flying cow »).

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