mercredi 28 janvier 2009

La Santa Cruz écope...

(ou pas)


Parmi les diverses activités qui nous occupent au Water Resources Research Center, on a choisi de vous faire un arrêt sur notre bien aimée Santa Cruz, le « wash » qui traverse Tucson, soit une rivière sèche.

Enfin c’est pas tout à fait vrai, les usines d’épuration, dans leur grande générosité, daignent y reverser leurs eaux traitées. Donc par intermittence l’eau coule dans la Santa-Cruz, avec un pic le matin entre 7h et 9h et le soir entre 19h et 20h…on ne rigole pas avec l’hygiène.


Et quelle eau ! Vous aurez beau chercher, vous n’y trouverez pas un seul poisson, mais au moins elle sert aux arbres qui poussent en bordure de la rivière et qui constituent un environnement primordial pour les oiseaux qui utilisent les rivières comme couloir de migration vers le Sud.
Paradoxalement, cette eau est en fait "trop propre", comme elle ne vient pas des montagnes, elle n’est pas chargée en limon et sédiments, c’est une eau « agressive » qui ne fait qu’éroder et creuser toujours plus profondément le lit de la rivière.
De toute façon pas de panique, la population augmente à une telle vitesse que bientôt les eaux usées seront une source d’eau beaucoup trop précieuse pour pouvoir être rejetées dans les rivières. Les usines de traitement ne feront plus cadeau de cette ressource : l’ère de la "toilet to tap industry" ne fait que commencer !

Depuis une dizaine d’année, beaucoup de projets de restauration des bords de la Santa Cruz se sont mis en place à différentes échelles, pour essayer de redonner un semblant de naturel à cette rivière. Le but est surtout d’enlever les espèces invasives, les ordures, et de planter des espèces natives pour y attirer oiseaux et autres bestioles.


Une partie de notre travail, c’est de recenser tous ces projets, d’aller les voir sur place, de les comparer, sachant qu’ils sont entrepris par des gens différents et de façons différentes.
A première vue on est tentés de se dire : chouette, tous ces gentils écolos doivent bien s’entendre, et c’est main dans le main qu’ils offrent une seconde vie à la SantaCruz. Que nenni, là encore on est pas d’accord, on diverge, on crache sur le projet du copain, on boude, on se tape dessus …on est humain.

Certains rêvent à une rivière comme au temps d’avant, ils veulent replanter des espèces qui sont certes natives, mais qui ne survivraient pas sans eau. Pour que le projet soit durable, il faut donc s’assurer que de l’eau coulera toujours,et justement rien n’est moins sur en ce moment. Alors comment faire ?…Chercher l’adhésion du public et faire du lobbying pour que la ville fasse couler plus d’eau dans la rivière ? Les beaux projets à la Disney séduisent toujours les citoyens, jusqu’au jour où ces derniers se rendent compte que plus d’eau pour les oiseaux signifie moins pour le golf resort…

D’autres managers de projets, peut être plus pessimistes (ou réalistes) se contentent de « faire avec ce qu’on a ». Ils profitent de l’eau d’épuration qui coule pour l’instant, et plantent des espèces moins water demanding mais qui survivraient si l’eau s’arrêtait de couler, et pourraient continuer de tenir à distance les espèces invasives.

Et comme d’habitude les locaux qui connaissent le mieux les problèmes n’ont pas l’argent pour entreprendre les travaux, et les ingénieurs de l’Etat fédéral qui ont l’argent planifient des projets ambitieux depuis Washington.
De toute façon, en cette belle période de crise, plus personne n’a de ronds pour l’environnement, alors comme ça ils sont tous à égalité.

Et nous dans tout ça... et bien on se balade, on interroge, on rencontre des gens différents et intéressants, on participe aux travaux de restauration, on prend des photos, on fouine!



ça c’est pendant la journée weed warior à Esperanza Ranch. Le but, c'est de combattre la vilaine Buffle Grass , une herbe invasive venue d’Afrique qui étouffe tout et brûle très bien. Elle est en jaune sur la photo…l’espoir d’une extermination finale n’est pas vraiment pour demain. Baby steps my dear, baby steps…



On cherche à donner un maximum de chances aux espèces natives, un maximum de chances=un maximum d'eau. Pour ça on creuse des bassins de récupération d’eau de pluie dans lesquels on plante des pti mesquites et autres espèces xérophites.

Creuser un water harvesting basin, c'est tout une technique!

Au premier plan notre premier baby mesquite, planté avec amour.



On en profite aussi pour ramasser les ordures qui polluent le site, et qui sont principalement des déchets laissés par les clandestins mexicains . Ils utisent le couloir de la rivière pour passer la frontière parce que les arbres qui poussent en bordure leur permettent de se cacher, alors que autour c’est plutôt buissons ras du sol et cactus.

ça fait vraiment bizare de retrouver des vêtements, des restes de feu de camps ou d’abrits de fortunes...


D’ailleurs les recommandations du manager du projet avant de nous lâcher dans la nature avec nos sacs poubelle c’est :
- La border patrol fait des rondes dans le coin, donc restez en groupés et tachez d’avoir l’air pas trop mexicain.
- Attention aussi aux serpents, les spécimens ici sont plutôt du genre expéditif, donc on fait un grand détour si on en voit un.

Enjoy Arizona!






mercredi 21 janvier 2009

If you're going to San Diego

Pour aller à San Diego depuis Tucson, c’est au Nord pendant 1h puis le virage vers l’ouest et ensuite tout droit pendant 5h jusqu’au Pacifique.
On longe la frontière Mexicaine tout du long, d’où 3 barrages de douane rien qu’à l’allée, avec des bonhommes pas commodes qui, même si vous n’avez rien à vous reprocher, vous font vous sentir coupable rien qu’en vous regardant.. .

Un arrêt à Yuma, la ville le plus chaude des Etats-Unis (42°C de moyenne en Juillet à 21°C au cœur de l’hiver). On avait potassé notre voyage en regardant 3 :10 to Yuma , ce fut une grande déception étant donné que le but du personnage pendant tout le film est d’attraper un train qui part pour Yuma à 3h10, donc on ne voit jamais la ville…


Après une longue traversée de paysages hostiles (grandes plaines désertiques avec des cactus, dunes de sable, montagnes ariedes...), on arrive enfin en Californie, et à San Diego.



Et on se dirige direct vers la plage, enfin plutôt les plages, parce qu’ici tout est bien organisé, et à chaque plage son occasion:
D’abord, la plage des surfeurs, avec d’un côté les confirmés, les rois du pacifique, et de l’autre les débutants (on les a d’abord pris pour un banc de phoques…mais non).


Il y a aussi la plage où tu viens avec tes gamins, à ne pas confondre avec celle où tu viens avec tes chiens (une "dog beach"...véridique!).
Ensuite vient la plage avec les gens "alternatifs" (genre des roots avec des dreads et tout !), et enfin la plage étudiante.
Pour cette dernière , on se retrouve plongées en plein dans une série américaine pour teenagers, mais en vrai. Les djeuns sont beaux, huilés, bronzés, musclés, ils tappent leur jogging sur sable mou, sous un soleil de plomb, des plombs dans les mains, ils ont le sourire étincelant et la mèche dans le vent ... C’est beach volley et party time all the time.



Mais outre les belles maisons sous les palmiers en bordure de la plage, San Diego c’est aussi une grande ville avec un Downtown très vivant et musical, et des promenades sympa sur le port.





C'est aussi un grand port de la Marine Nationale, avec des énooormes porte-avions, ça vous fait froid dans le dos!

(Une petite statue sur le port)





On aurait pu faire un petit tour à Tijuana, mais le manque de temps nous fera annuler l’escale dans la ville mystifiée par Manu Chao. Une autre fois!