samedi 25 octobre 2008

Le roi se meurt

( titre sans aucun rapport avec l'article, mais je viens de découvrir que Ionesco était Roumain, je vous fais donc partager la nouvelle, histoire que vous puissiez briller la prochaine fois que vous passez rue de la Huchette)


Non en fait, je voulais juste mettre quelques images de la fête de Iasi ("iache"). 
Cette ville est l'une des plus importantes de le Moldavie roumaine et surtout un grand centre universitaire. 
Une fois par an, en l'honneur de la sainte patronne de la ville se tient cette fête, les fidèles font la queue pendant plusieurs jours pour avoir la chance d'admirer le corps de Sainte Parascheva qui est exposé pour l'occasion.... Les reliques ça restera quand même toujours un truc qui me dépasse....

Si non on a aussi droit à un défilé en costumes folkloriques, sur fond de grisaille soviétique.



Ouvrez les yeux l'instrument de musique utilisé n'est pas commun...



lundi 20 octobre 2008

Sister Act 12

Je quitte le village pour quelques jours de tourisme avec Andreea, afin de faire le tour des monastères de Moldavie roumaine et de Bucovine.


On passe notre première nuit au monastère de Varatec.
Comme il n’y a pas assez de place pour toutes les nonnes dans l’enceinte du monastère, il y a un « village de religieuses » à l’extérieur des remparts. C’est assez étonnant, elles sont plus de 600, et vivent par deux : une nonne et une « aspirante nonne », elles passent leur temps à travailler au champs (j’ai vue des "nonnes bergères") et à s’occuper de leur maison le jour, et à prier, la nuit.


On y est hébergées dans la maison de Augustina et Magdalena, elles vivent dans un dénuement vraiment impressionnant, mais en deux minutes elles nous ont préparé un lit pour la nuit et une fricassée de champignons tout frais cueillis dans la forêt autour du monastère, un vrai régal !

Ici notre chambre qui faisait aussi office de garde manger (avec la "température de cave" adéquate et les fameuses tapisseries roumaines qui ornent les intérieurs de toutes les maisons).

Le lendemain, direction Agapia, qui ressemble beaucoup à Varatec, avec aussi le petit village autour du monastère puis la forêt et les montagnes, parce que le propre du monastère c’est d’être un endroit isolé.



On suit ensuite un chemin qui passe à travers une forêt à laquelle les couleurs automnales et le silence donne une allure elfique.
La foret s’arrête et s’ouvre sur le monastère de Sihla, avec un superbe panorama sur toute la vallée. Beaucoup plus petit que les précédents, avec en son centre un simple église en bois et habité cette fois ci par des moines.


Sihla

On continue avec Sihestria, très grand et imposant.

Sihestria (nouvelle église)


Sihestria (ancienne église)


Sihestria (cimetière, réservé aux moines)

On s’arrête pour y manger un repas traditionnel roumain, très nourrissant (Borsh+"polenta") qui est en fait préparé par les moines pour les plus pauvres ou les étrangers de passage et qui est offert contre la somme d’argent que les gens peuvent donner (souvent rien).

Il faut savoir qu’en Roumanie, les monastères jouent un rôle social important, les personnes les plus riches y font des dons que les moines redistribuent aux familles pauvres.

Puis viennent ensuite Secu et Neamt:


Secu (prononcer: "cékou")

Comme la plus part des autres monastères, ils ont été construit au 15 ème siècle par Stefan cel Mare, qui est un vrai héros dans cette partie de la Roumanie.
Pendant son règne en tant que prince de la Moldavie, il a réussi à défendre son petit pays contre les invasions Hongroises et Polonaises et surtout contre les terribles Turcs.
Il s’est montré aussi grand bâtisseur, puisqu’on lui doit près de 45 églises et monastères dont plusieurs sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco.
Les Roumains vouent un respect et une admiration sans borne à celui à qui ils doivent presque tout ce qui fait le charme et la fierté de la Moldavie roumaine aujourd’hui.

Cet « Athlète du Christ » a même été canonisé par l’Eglise Orthodoxe, il était entre autre le cousin de Vlad Tepes (le prince sanguinaire qui inspira la légende de Dracula...quelle famille)

Neamt
(Remarquer les traces de l’ancienne église qui a été déplacées , plus au fond, pour rendre la nouvelle, construite au centre, plus imposante)

c'est elle l'église du centre

On finit la journée par monastère de Humor, on s’aventure même à escalader les marches de la tour de Guet pour admirer la paysage.


Ici la « nouvelle église », construite à l’extérieur de l’enceinte et utilisée pour les messes en hiver, car la vieille église n’est pas chauffée pour ne pas abîmer les fresques intérieures.

Pour la nuit, une religieuse nous indique une pension très confortable et bon marché tenue par la maîtresse de l’école du village. L’accueil y est en effet chaleureux et familial, et l’hôtesse nous invite même à venir le lendemain à l’école où elle fait répéter ses élèves en costume traditionnel, en vue d’une fête folklorique.



On continue notre périple de plus en plus au Nord, dans les montagnes de Bucovine, tout près de la frontière Ukrainienne, d’ailleurs toutes les indications sont maintenant aussi écrites en alphabet cyrillique.

Direction Voronet , un vrai petit bijou, les fresques qui y sont peintes sont d’un bleu unique dont le mélange de pigments n’a jamais été retrouvé, il porte même le nom de « bleu Voronet ».
Voronet

Puis à quelques km: Modovita et Sucevita.
Qui sont aussi totalement couverts à l’intérieur et à l’extérieur de fresques, ce qui est typique des Eglises Byzantines Orthodoxes.


Moldovita


Moldovita

En cas d’attaque paysans et soldats se rassemblaient dans l’enceinte fortifiée du monastère, ces fresques....édifiantes servaient à les divertir et les éduquer en attendant la bataille, sympa!

Sucevita (prononcer: sou-tchè-vi-tza). Avec ma manie de "je veux personne sur mes photos", ben je me rends compte que j'ai pas d'échelle, ça m'apprendra, en tout cas c'est heu...plus grand que ça en a l'air)


Et on finit par Putna et Dragomirna, où on a encore une fois la chance d’être les seuls visiteurs et d’avoir l’été indien qui nous accompagne ! Vive le tourisme en Octobre !


Dragomirna (intérieur de l'enceinte)


Dragomirna (extérieur de l'enceinte), avec une échelle, ouai!

Intérieur de la tour de guet, le trop plein d'images religieuses commence à se faire ressentir sur mes compositions photographiques!

En tout pas moins de douze monastères, et encore on a du faire une sacrée sélection, un seul regret : ne pas avoir eu un peu plus de temps pour pouvoir aller en marchant de l’un à l’autre plutôt que d’utiliser la voiture…

dimanche 19 octobre 2008

Etre et Avoir

(Je viens de me rendre compte que j'aurais plutôt dû titrer "entre les murs", je suis plus à la page!)

Un petit article pour expliquer un peu ce que je fais ici, à part profiter du magnifique été Indien, et de la gentillesse des habitants du village.

Le projet n’a plus rien à voir avec le GLEN (l’organisme qui m’avait envoyé en Georgie) ni avec l’Agro, pour qui je suis toujours à Paris entrain de faire de la biblio pour préparer mon stage en Arizona.

Il s'agit d’une action à la fois culturelle et agro-touristique que je mène avec Andreea (l’amie Roumaine grâce à qui je suis ici, pour ceux qui suivent).



Je suis souvent à l’école du village où je parle avec les élèves en Français ou en Anglais (les deux langues qu’ils étudient), ils sont toujours avides d’avoir plus de détails sur la vie en France, la grande majorité n’ont jamais eu l’occasion de quitter le village. Et je pense que d’étudier le Français leur paraît assez inutile et lointain.





Pour rendre l'étude des langues étrangères un peu plus motivante et amusante, on essaye de développer deux actions:
  • D’une part on cherche à envoyer des étudiants français bénévoles pendant les vacances d’été dans ce village pour qu’ils puissent faire avec les enfants des activités mais en leur parlant en Français (en mode colonie de vacances, ce qui est pas mal pour eux puisque la plus part du temps ils restent pendant les trois mois d’été à s’ennuyer dans le village, leurs parents ne pouvant évidemment pas se permettre de les envoyer en vacances).



  • On cherche aussi si possible à trouver une école en France qui voudrait bien monter un partenariat avec l’école du village afin de faire des échange d’élèves.


Si non les villages de la commune possèdent aussi des très belles et vieilles églises tout en bois, construites vers 1700, le gouvernement culturel les a classées "monument historique" mais personne ne le sait et certains cherchent même à les rénover de façon…inappropriée.



On a donc fait des missions « sensibilisation » à base de sorties avec les enfants, d'expositions de photos et de dessins, et d’articles dans la presse locale.

Au final on a gagné l’intérêt de quelques personnes et des plaques « monument istoric » à accrocher à l’entrée des églises. C’est déjà ça…



ici devant l'église de Vladesti



On cherche aussi à mettre à jour le site Internet de la commune, parce que oui, la mairie de Bogdanesti a une page web, malheureusement personne n’a jamais pris le temps de vraiment s’en occuper et il s’emblerait qu’ils aient perdu la trace de l’administrateur du site, ce qui complique un peu les choses…





ci dessus : pendant l'expo, avec projection des photos et Andreea en présentatrice.



une chanson traditionnelle roumaine


une autre, moins traditionnelle