vendredi 31 juillet 2009

De la Grande Tradition Argentine: Episode2, l'Asado

Invitées à Mendoza chez les parents de Ramiro, un des colocs de Julie, on a eu droit à un vrai Asado argentin (qu’on pourrait traduire par "grillades", même si vu la taille des morceaux de viande ça paraît un peu léger comme terme).

Comme le maté, l’asado fait aussi partie intégrante de la culture argentine et c’est un autre prétexte pour se réunir entre amis ou en famille pour manger la mejor carne del mundo. Et il faut le reconnaître, leur réputation n’est pas usurpée : on aura rarement mangé de la viande aussi bonne, surtout quand elle est préparée au feu de bois et pas au charbon.


L’Asador est celui qui se charge de l’Asado. C’est lui qui prépare le feu, surveille la viande, et la sert, c’est un peu la star de l’Asado.
Les argentins ne mangent pas la viande saignante, mais «juste à point» et c’est tout un art d’atteindre la bonne cuisson, aussi quand l’Asador appelle à table il vaut mieux ne pas traîner sous peine de contraindre ce dernier à nous servir une viande trop cuite (horreur et damnation !).

La quantité de viande consommée lors d’un Asado est impressionnante (entre 600g et 800g par personne), les énormes morceaux (1 à 2 kg) se mangent accompagnés de pain grillé dans le jus de la viande et on fait couler le tout avec du Malbec, parfois on a aussi droit à un petit saladier de tomates, juste histoire d’ajouter un peu de verdura.

La succession des différents morceaux est en général toujours la même :
En entrée: les Picada (charcutterie): du chorizo et des morcillas (boudin noir)
Plat de résistance : LA viande (pas du cochon, de la vrai viande : de la VACHE) : des costillas («travers de vache») et du bife de Lomo (filet).
Et en dessert, petites gourmandises: des chinchulines, des petites tripes bien grillées !

Un coin de la Parilla est réservé pour faire le feu, puis les braises sont extraites au fur et à mesure pour les mettre sous le grill.

Vous serez ravis d’apprendre que les 4 françaises invitées ont fait honneur au repas « Mira como comen ! Me gustan estas chicas, son verdaderas gauchitas », et venant de l’Asador lui même c’est plutôt pas mal comme compliment, Che !

Le Papa-Asador, qui prépare son feu sous l’œil très attentif du grand-père. L’art de l’Asado se transmet de père en fils, et le mejor asado del mundo, c’est toujours celui de son papa !

les hommes cuisinent et les chicas attendent!

Recette de l’Asador : le secret c’est de bien réussir les braises et surtout «Hay que ponerle mucho amor !».

Pratiquement toutes les maisons ont une Parilla (Grill pour préparer l’Asado). A Buenos Aires, beaucoup de maisons ont un toit-terrasse, toujours pourvu d'une parilla!

Sur la terrasse de la coloc de Julie


La Verdura (pour 8)

La Parilla de notre cabaña des Andes où nous avons passé quelques jours à profiter des ballades dans la montagne, récompensées par les Asado de Ramiro:




Achat du bois pour l'Asado.

mercredi 29 juillet 2009

De la Grande Tradition Argentine: Episode 1, le Mate




On a déjà évoqué plusieurs fois le thème du Mate (prononcer »maté ») , mais c’est une telle institution ici en Argentine, qu’il fallait au moins qu’on lui accorde un article à part entière.

Le Mate donc, est la boisson fétiche des argentins, consommée aussi bien dans le campo que dans la ville, plus qu’une simple boisson, c’est un vrai rituel social et on y prend très vite goût!

Pour savourer comme il se doit un bon Mate, il vous faut :

-la Yerba :c’est l’herbe nécessaire à l’infusion, qui a des vertus de coupe faim et d’excitant.



-le Mate : le pot dans lequel on met la yerba.


-la Bombilla : la paille en métal qu’on utilise pour aspirer l’infusion. (attention à ne pas se brûler les lèvres...)

-le Thermos avec de l’eau chaude. Les puristes prennent le Mate amer, mais certains rajoutent du sucre ou du gingembre dans l’eau ou plein de truc, chacun sa recette!

-et surtout : des amigos y amigas pour faire tourner le Mate !

Petite description du rituel:
Une personne se charge de servir tout le monde.
D’abord, elle remplit aux trois quarts le Mate de yerba:

puis elle verse de l’eau chaude dans le Mate :

et le passe à la première personne, qui se doit de boire toute l’infusion, avant de rendre le Mate pour qu’il soit rempli de nouveau et passé à la personne suivante :


Les argentins consomment du maté partout et sans modération, souvent dans le rue, ce qui n’est d’ailleurs pas vraiment pratique , puisque avec le thermos dans une main et le Mate dans l’autre on est un peu handicapé.


Pour éviter la propagation de la grippe A, L’Institut National de Yerba Mate (INYM) – qui groupe les producteurs- a recommandé de le boire “en solo”, chacun avec sa propre bombilla, ce qui va vraiment à l'encontre de la tradition...

Allez maintenant on essaye de repérer tous les thermos et les Mate cachés dans les photos prises au cours de ces 5 derniers mois :



Sur la plage de Rosario

En Pique nique sur les docs

En visite

En jouant de la guitare

En jouant de la guitare bis

En voiture (pas facile d'officier le service, et le conducteur y a droit aussi)

A bord le ferry pour l'Uruguay

mercredi 15 juillet 2009

El Microcentro



C’est le centre des affaires de Buenos Aires, les rues sont étroites et assombries par les hautes tours, sièges des entreprises et des banques, qui pullulent dans le microcentro.
En pleine journée il faut slalomer entre les hommes d’affaire pressés et encravatés qui envahissent les trottoirs, tout en essayant de ne pas se faire renverser par les centaines de bus et de taxis qui tentent de passer en force entre cette jungle de costumes 3 pièces.



Une bonne partie des rues débouchent sur l’Obélisque , qui se trouve au milieu de l’Avenida 9 de Julio, une des plus grandes avenues du monde, impossible à traverser en une seule fois (jusqu’à 16 voies !).

Avenida 9 de Julio (il y a encore 4 voies de chaque côté des rangées d'arbres)


Don Quijote à l'assaut des tours du microcentro!

Manifestation du parti ouvrier sur l'Avenida, le 1er Mai

mardi 7 juillet 2009

Uruguay for one day

Puisqu'on est obligées de sortir d'Argentine pour renouveler notre "visa touriste" de 3 mois, on part en Uruguay. On traverse le Rio de la Plata sur 50km, et on débarque à Colonia pour une vraie journée de détente, loin de la folie porteña.

Le ferry quitte le port de BsAs

Le port commercial sur la droite

Et la réserve écologique sur la gauche.

Et au milieu, le "skyline", et la ville qui s'étend, qui s'étend...

Après seulement quelques dizaines de minutes, la ville a complètement disparu dans les vapeurs toxiques qu'elle recrache... Gloups.




Arrivée à Colonia, une ville qui donne une image de ce à quoi a pu ressembler Buenos Aires il fut un temps, alors que ce n'était qu'une toute jeune ville coloniale. Ici il n'y a rien à faire, à part se balader dans les rues pavées de la vieille ville, faire des siestes sur la plage, et profiter d'une parenthèse de calme et d'air pur.


Selon les Argentins, "l'Uruguay, c'est comme l'Argentine, sauf qu'ils boivent plus de maté".


Ne pas jeter de Yerba (herbe à maté) dans le lavabo

Une belle journée on ne peut plus calme, on en avait bien besoin!

lundi 6 juillet 2009

Même les artistes s'y mettent!



Le Post, un petit bar sympa au coin de notre rue...Quelque chose a changé!

Facade du Post, Avril 2009

Facade du Post, Juillet 2009

dimanche 5 juillet 2009

Malos Aires


Vu que les médias français ont l’air plus focus sur les messieurs en collants qui pédalent, on vous fait un petit point sur la emergencia sanitaria en Argentina.

Ici, ils viennent de fermer les écoles et la plupart des universités, en fait ils ont juste avancé de 2 semaines les vacances d’hiver, le pic de l’épidémie est attendu d’ici quelques semaines, normalement après, ça devrait redescendre... Le problème c’est surtout pour les parents qui ne peuvent pas s’occuper de leurs enfants si ils travaillent, donc ils sont tous obligés de demander des congés, ce qui paralyse pas mal le pays.


Une bonne partie des gens se baladent maintenant avec des masques (Barbijos, c'est notre mot préféré du moment) , même si on arrête pas de répéter que seuls ceux qui sont malades doivent les porter et que ça ne protège pas les autres d’attraper la grippe. La plupart des lieux publics sont désertés ou fermés (bars, restaurants, cinémas…).

Il est difficile d’avoir des chiffres fiables sur le nombre de malades, car comme ici c’est l’hiver, la grippe A se mêle avec la « grippe normale », et le froid (relatif) et l’humidité aidant, tout ce beau monde contamine la population très rapidement. Au jour d'aujourd'hui: plus de 2 000 malades confirmés, 100 000 possibles, 55 morts.

Ce qui est assez impressionnant c’est la vitesse à laquelle le « psychose grippe » s’est emparée de l’Argentine. En fait le week end dernier c’était les élections (renouvellement de la moitié du Congrès et un tiers du Sénat), et ce n'est qu'une fois les élections passées qu'on a commencé à entendre parler de l'étendue de l'épidémie. Beaucoup accusent le gouvernement Kirchner d’avoir retenu les chiffres du nombre de malades jusqu’à la fin de la campagne, cetains opposants sont même sur le point de leur faire un procès.

D’ailleurs en parlant des élections, il faut savoir qu’en Argentine il est obligatoire de voter ! (c’est également le cas dans 32 autres pays, comme l’Australie, la Belgique, le Brésil…). Ceci pour garantir une légitimité au gouvernement. Dans la théorie, ceux qui se soustraient à leur obligation de vote se voient pendant un an entravés dans toutes leurs démarches administratives pour manquement à leur devoir de citoyen, dans la pratique, le taux d’abstention est en général tellement élevé que la sanction est rarement appliquée.

Madame la présidente....


La veille des élections, tous les commerces ferment à 18h, un fait rarissime ici, surtout à Buenos Aires qui est une ville qui vit la nuit! Les magasins d’alimentation ferment ainsi que les bars et les boites de nuit, et ceci afin de garantir que les gens n’auront pas l’esprit embrumé par une soirée de fiesta le jour où ils se rendront aux urnes !
Une autre explication possible pour cette interdiction de vente d’alcool et de rassemblement la veille des élections est la volonté d’éviter certaines pratiques douteuses qui ont pu avoir lieu par le passé, notamment dans la Provinces : des bus faisaient le tour des villages et ramassaient tous les indécis, ils les rassemblaient dans un stade ou autre, et leur distribuaient de la nourriture et de l’alcool, sur fond de discours idéologique afin de les convaincre de voter pour un parti précis, ceci juste avant de les emmener directement aux urnes !



jeudi 2 juillet 2009

Tenes un barbijo?

T'as un masque?


On vous a si fièrement exposé nos plantitas baignant dans l’arsenic, il est temps maintenant de vous raconter les moult obstacles auxquels nous avons du faire face pour mener à bien nos expériences… fight for science !

D’abord, nous sommes allées chercher les lentilles d’eau et autres plantes aquatiques dans une réserve écologique à 1 heure de Buenos Aires, armées d’une épuisette et guidées par le « guarda parque » amoureux de son marais et connaissant chaque arbre, chaque marre et l’histoire de tous les déchets déposés au cours des années par les crues du fleuve.

Nous avons ramené notre pêche à la faculté d’agronomie et entreposé les plantes dans des abreuvoirs à chevaux devant le labo.


Première crise : la dengue

Avant l’arrivée des élections et de la grippe, la dengue était la principale préoccupation du pays : l’Argentine a fait face à une très grosse épidémie de dengue.

Mais revenons-en à nos plantitas. Quelques semaines plus tard, les services sanitaires de l’université nous ont sommés d’immédiatement vider les bacs qui auraient pu constituer un nid à moustique et causer une explosion de dengue qui aurait tué tous les agronomes de l’université. On est donc allées cacher nos plantes un peu plus loin, il est cool notre maître de stage quand même.


Deuxième crise : LA grippe

Hier, réunion de crise dans le labo : un chercheur du labo de génétique, avec lequel on partage le bâtiment, est déclaré positif. En plus un certain Miguel, qui traverse nos locaux tous les jours, a des symptômes grippaux… il faut vider les lieux, la fin de la semaine sera dédiée à la désinfection des locaux. Mais d’abord, on déjeune, on en discute, et on termine la journée de travail, le virus attendra ! Malheureusement, impossible de quitter les lieux avec nos plantes sous le bras, c’est donc la mort dans l’âme que nous les abandonnons aux griffes de la grippe.

(Ca fout en l’air nos expériences puisqu’on ne va pas pouvoir mesurer le taux d’arsenic dans l’eau régulièrement comme on aurait dû)


Voilà, bienvenue en Argentine. Si vous cherchez des masques, des gels antibactériens et autres, ne vous adressez pas aux pharmacies, elles n’en ont plus. Bizarrement c’est au lendemain des résultats des élections que le nombre de cas a été rendu public… faut pas surcharger les médias.

Ceci-dit, pour l’instant on ne sait pas trop quoi faire, on vous tient au courant, mais on ne s’inquiète pas trop, de toutes façons, on a déjà eu la grippe il y a 2 semaines (niak niak).