dimanche 5 juillet 2009

Malos Aires


Vu que les médias français ont l’air plus focus sur les messieurs en collants qui pédalent, on vous fait un petit point sur la emergencia sanitaria en Argentina.

Ici, ils viennent de fermer les écoles et la plupart des universités, en fait ils ont juste avancé de 2 semaines les vacances d’hiver, le pic de l’épidémie est attendu d’ici quelques semaines, normalement après, ça devrait redescendre... Le problème c’est surtout pour les parents qui ne peuvent pas s’occuper de leurs enfants si ils travaillent, donc ils sont tous obligés de demander des congés, ce qui paralyse pas mal le pays.


Une bonne partie des gens se baladent maintenant avec des masques (Barbijos, c'est notre mot préféré du moment) , même si on arrête pas de répéter que seuls ceux qui sont malades doivent les porter et que ça ne protège pas les autres d’attraper la grippe. La plupart des lieux publics sont désertés ou fermés (bars, restaurants, cinémas…).

Il est difficile d’avoir des chiffres fiables sur le nombre de malades, car comme ici c’est l’hiver, la grippe A se mêle avec la « grippe normale », et le froid (relatif) et l’humidité aidant, tout ce beau monde contamine la population très rapidement. Au jour d'aujourd'hui: plus de 2 000 malades confirmés, 100 000 possibles, 55 morts.

Ce qui est assez impressionnant c’est la vitesse à laquelle le « psychose grippe » s’est emparée de l’Argentine. En fait le week end dernier c’était les élections (renouvellement de la moitié du Congrès et un tiers du Sénat), et ce n'est qu'une fois les élections passées qu'on a commencé à entendre parler de l'étendue de l'épidémie. Beaucoup accusent le gouvernement Kirchner d’avoir retenu les chiffres du nombre de malades jusqu’à la fin de la campagne, cetains opposants sont même sur le point de leur faire un procès.

D’ailleurs en parlant des élections, il faut savoir qu’en Argentine il est obligatoire de voter ! (c’est également le cas dans 32 autres pays, comme l’Australie, la Belgique, le Brésil…). Ceci pour garantir une légitimité au gouvernement. Dans la théorie, ceux qui se soustraient à leur obligation de vote se voient pendant un an entravés dans toutes leurs démarches administratives pour manquement à leur devoir de citoyen, dans la pratique, le taux d’abstention est en général tellement élevé que la sanction est rarement appliquée.

Madame la présidente....


La veille des élections, tous les commerces ferment à 18h, un fait rarissime ici, surtout à Buenos Aires qui est une ville qui vit la nuit! Les magasins d’alimentation ferment ainsi que les bars et les boites de nuit, et ceci afin de garantir que les gens n’auront pas l’esprit embrumé par une soirée de fiesta le jour où ils se rendront aux urnes !
Une autre explication possible pour cette interdiction de vente d’alcool et de rassemblement la veille des élections est la volonté d’éviter certaines pratiques douteuses qui ont pu avoir lieu par le passé, notamment dans la Provinces : des bus faisaient le tour des villages et ramassaient tous les indécis, ils les rassemblaient dans un stade ou autre, et leur distribuaient de la nourriture et de l’alcool, sur fond de discours idéologique afin de les convaincre de voter pour un parti précis, ceci juste avant de les emmener directement aux urnes !



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