vendredi 29 mai 2009

"Y Moneda, Tenes?"

(et t’as de la monnaie ?)

A peine une petite semaine après notre arrivée à Buenos Aires, on a vite découvert LE grand jeu des porteños, celui auquel participe toute la ville sans exception : la course aux Centavos. Le gagnant est celui qui arrive à accumuler un maximum de monnaie.

Histoire de comprendre quelle est l’origine du jeu, il faut commencer par expliquer comment fonctionnent les bus de la ville, appelés Collectivos.



Il y a pas moins de 600 types de collectivos qui parcourent Buenos Aires dans tous les sens, et tous d’une compagnie différente. Pour rendre les choses plus marrantes, il n’y a pas de carte qui donne les itinéraires des différents bus, mais par contre il y a l’INDISPENSABLE Guia T.

Impossible de sortir sans, le mien est déjà tout usé et je me sent complètement perdue si j’ai le malheur de l’oublier. C’est un plan de la ville qui la divise en des centaines de petits carrés et donne le numéro des bus qui passent dans chaque carré. C’est donc absolument indispensable d’en avoir un, c’est la base d’une mobilité fluide et assurée dans Buenos Aires.



Les collectivios sont très fréquents, ils nous emmènent partout et ils fonctionnent 24h sur 24 (et ça c’est vraiment coooooool) MAIS…on ne peut payer qu’avec de la monnaie, qu’on introduit dans une machine à l’entrée. Impossible d’acheter des tickets, ça serait trop facile!

Un trajet coûte entre 1,10 pesos et 1,75 pesos. Ce système oblige tous les usuarios à développer tout un tas de tactiques pour ne jamais se retrouver à cours de monnaie, certains doivent prendre le bus 4 fois par jours, donc ça demande un certain talent.



Quand on est un pauvre joueur fraîchement débarqué, on demande naïvement à un commerçant de nous faire de la monnaie, et devant les refus systématiques on se rend vite compte qu'il va falloir se montrer bien plus imaginatifs que ça. On fait nos courses en plusieurs fois pour pouvoir casser nos billets, on passe un certain temps dans les supermarchés à faire des savants calculs pour être surs que la caissière devra nous rendre quelques pièces. On fait aussi un peu de théâtre, ou comment prendre l’air désolé quand la vendeuse nous demande si on a pas de quoi faire l'appoint: «Lo siento, la verdad, no tengo moneda». Mais ils préfèrent souvent baisser leur prix que de devoir nous rendre des pièces !

Bref, les différents joueurs sont impitoyables, et certains commerçants affichent clairement : No hay moneda sur leur devanture (histoire d'éloigner ceux qui tenteraient d'acheter un paquet de tic-tac avec un billet de 10). Ce système permet aussi de repérer les membres de la classe aisée de Buenos Aires : ceux qui font l’appoint!

La dernière fois j’ai vu une famille complète (papa-maman et les 5 enfants) monter dans mon bus, et la mère a sorti son demi kilo de pièces pour payer le trajet, je m’incline totalement devant des participants d’un tel niveau.



On a quand même le droit à quelques Jockers : d’abord le subte (métro), pour lequel on peut acheter des tickets, mais qui a un réseau bien moins bon que le bus (notamment il ne nous emmène pas là où on bosse, évidemment !), si non on a aussi le taxi, mais je ne m’étendrais pas sur le caractère inéconomique sur de cette option, et enfin il y a les banques, qui veulent bien te faire de la monnaie si ils sont sympa, mais seulement sur un billet de 5 pesos.

Bref voilà, vous avez toutes les cartes en main pour venir jouer avec nous ! Are you readayyyyyyyyyyy?

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