Je quitte le village pour quelques jours de tourisme avec Andreea, afin de faire le tour des
monastères de Moldavie roumaine et de Bucovine.
On passe notre première nuit au
monastère de Varatec.
Comme il n’y a pas assez de place pour toutes les nonnes dans l’enceinte du monastère, il y a un «
village de religieuses » à l’extérieur des remparts. C’est assez étonnant, elles sont plus de 600, et vivent par deux : une nonne et une « aspirante nonne », elles passent leur temps à travailler au champs (j’ai vue des "
nonnes bergères") et à s’occuper de leur maison le jour, et à prier, la nuit.
On y est hébergées dans la maison de Augustina et Magdalena, elles vivent dans un dénuement vraiment impressionnant, mais en deux minutes elles nous ont préparé un lit pour la nuit et une fricassée de champignons tout frais cueillis dans la forêt autour du monastère, un vrai régal !
Ici notre chambre qui faisait aussi office de garde manger (avec la "température de cave" adéquate et les fameuses tapisseries roumaines qui ornent les intérieurs de toutes les maisons). Le lendemain, direction
Agapia, qui ressemble beaucoup à Varatec, avec aussi le petit village autour du monastère puis la forêt et les montagnes, parce que le propre du monastère c’est d’être un
endroit isolé.
On suit ensuite un chemin qui passe à travers une forêt à laquelle les couleurs automnales et le silence donne une allure elfique.
La foret s’arrête et s’ouvre sur le
monastère de Sihla, avec un superbe panorama sur toute la vallée. Beaucoup plus petit que les précédents, avec en son centre un simple église en bois et habité cette fois ci par des
moines.
Sihla On continue avec
Sihestria, très grand et imposant.
Sihestria (nouvelle église)Sihestria (ancienne église)
Sihestria (cimetière, réservé aux moines) On s’arrête pour y manger un
repas traditionnel roumain, très nourrissant (Borsh+"polenta") qui est en fait préparé par les moines pour les plus pauvres ou les étrangers de passage et qui est offert contre la somme d’argent que les gens peuvent donner (souvent rien).
Il faut savoir qu’en Roumanie,
les monastères jouent un rôle social important, les personnes les plus riches y font des dons que les moines redistribuent aux familles pauvres.
Puis viennent ensuite
Secu et Neamt:
Secu (prononcer: "cékou")
Comme la plus part des autres monastères, ils ont été construit au
15 ème siècle par
Stefan cel Mare, qui est
un vrai héros dans cette partie de la Roumanie.
Pendant son règne en tant que
prince de la Moldavie, il a réussi à défendre son petit pays contre
les invasions Hongroises et
Polonaises et surtout contre les
terribles Turcs.
Il s’est montré aussi grand bâtisseur, puisqu’on lui doit près de
45 églises et monastères dont plusieurs sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco.
Les Roumains vouent un respect et une admiration sans borne à celui à qui ils doivent presque tout ce qui fait le charme et la fierté de la Moldavie roumaine aujourd’hui.
Cet « Athlète du Christ » a même été
canonisé par l’Eglise Orthodoxe, il était entre autre le cousin de
Vlad Tepes (le prince sanguinaire qui inspira la légende de
Dracula...quelle famille)
Neamt(Remarquer les traces de l’ancienne église qui a été déplacées , plus au fond, pour rendre la nouvelle, construite au centre, plus imposante)
c'est elle l'église du centre On finit la journée par monastère de
Humor, on s’aventure même à escalader les marches de la tour de Guet pour admirer la paysage.
Ici la « nouvelle église », construite à l’extérieur de l’enceinte et utilisée pour les messes en hiver, car la vieille église n’est pas chauffée pour ne pas abîmer les fresques intérieures.
Pour la nuit, une religieuse nous indique une pension très confortable et bon marché
tenue par la maîtresse de l’école du village. L’accueil y est en effet chaleureux et familial, et l’hôtesse nous invite même à venir le lendemain à l’école où elle fait répéter ses élèves en costume traditionnel, en vue d’une
fête folklorique.
On continue notre périple de plus en plus au Nord, dans les
montagnes de Bucovine, tout près de la
frontière Ukrainienne, d’ailleurs toutes les indications sont maintenant aussi écrites en alphabet cyrillique.
Direction
Voronet , un vrai petit bijou, les fresques qui y sont peintes sont d’un bleu unique dont le mélange de pigments n’a jamais été retrouvé, il porte même le nom de «
bleu Voronet ».
Voronet Puis à quelques km:
Modovita et
Sucevita.
Qui sont aussi totalement couverts à l’intérieur et à l’extérieur de fresques, ce qui est typique des Eglises Byzantines Orthodoxes.
Moldovita
Moldovita
En cas d’attaque paysans et soldats se rassemblaient dans l’enceinte fortifiée du monastère, ces fresques....édifiantes servaient à les divertir et les éduquer en attendant la bataille, sympa!
Sucevita (prononcer: sou-tchè-vi-tza).
Avec ma manie de "je veux personne sur mes photos", ben je me rends compte que j'ai pas d'échelle, ça m'apprendra, en tout cas c'est heu...plus grand que ça en a l'air) Et on finit par
Putna et
Dragomirna, où on a encore une fois la chance d’être les seuls visiteurs et d’avoir l’été indien qui nous accompagne ! Vive le tourisme en Octobre !
Dragomirna (intérieur de l'enceinte)
Dragomirna (extérieur de l'enceinte), avec une échelle, ouai!
Intérieur de la tour de guet, le trop plein d'images religieuses commence à se faire ressentir sur mes compositions photographiques! En tout pas moins
de douze monastères, et encore on a du faire une sacrée sélection, un seul regret : ne pas avoir eu un peu plus de temps pour pouvoir aller en marchant de l’un à l’autre plutôt que d’utiliser la voiture…